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Passion Lyre
25 janvier 2015

" Le vrai jour " Lise Deharme -" Farouche à quatre feuilles " A. Breton, L. Deharme, J. Gracq, J. Tardieu - Les Cahiers Rouges

 

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Préface de Marcel Schneider :

..." Lise Deharme avait les doigts verts. Tout ce qu'elle confiait à la Terre prenait racine, portait fleur et fruit. Ne nous étonnons pas que son Farouche à quatre feuilles ait si bien réussi : elle a fait du farouch ( c'est ainsi qu'on appelle le trèfle incarnat dans le Midi ) le réceptacle éveillé des poètes. Farouche, il l'est assurément. Un rien le trouble, le dissipe, le fait tomber dans le néant"...

..." André Breton l'appelle " la dame au gant " dans Nadja à cause d'un certain gant de daim bleu pâle qui fut longtemps épinglé sur le mur de la centrale surréaliste dans les années 1925. Il aurait pu l'appeler aussi la dame au cygne noir, animal qui lui servait d'emblème, ou la dame à la merveille. Elle aimait tout, la ville et la campagne, les palais et les bistrots, les bijoux, les objets qui font réver. Elle vivait dans un monde de féerie qui lui servait de forteresse et de refuge. Ses poèmes, contes et romans ont pour thèmes principaux, la métamorphose, les malentendus de l'amour et de la vie, la solitude et la mort. De ce point de vue, son livre le plus accompli reste " La porte à côté " ( 1949 ).

Dans cette nouvelle .." la parole est donnée à la seule Titania qui peut s'adonner à son humeur primesautière, à ses caprices, à ses enchantements. A la fois magicienne et fée, sorcière à l'occasion, elle règne sur un univers clos qui ignore le vieillissement, la souffrance et les larmes. Lise Deharme avait su transformer sa maison en jardin, en volière, en piège rêveries. Des objets chargés de magie et de souvenirs l'aidaient à évoquer de grands intercesseurs, par exemple le masque mortuaire de Cazotte, une pendule de Charles Nodier ou bien le revolver dont Verlaine se servit à Bruxelles pour blesser Rimbaud. Les objets dont elle aimait s'entourer n'étaient pas des "curiosités", encore moins des "motifs décoratifs", mais des talismans, des pierres de touche pour juger de la "vérité du jour". ".....

Quatrième de couverture :

En quatre " feuilles " André Breton, Lise Deharme, Julien Gracq et Jean Tardieu montrent comment la rêverie prend forme et devient poème, musique, œuvre d'art. On pourrait demander aux philosophes athées : " S'il n'y a rien que le néant comme vous l'affirmez, que deviennent selon vous l'art et la beauté ? N'ont-ils pas d'existence et comment se fait-il que les poètes et les artistes de toutes les époques aient cru à ce qui n'est pour vous que fantasme, imposture et illusion ? " C'est à cette question majeure que répond Farouche à quatre-feuilles.

La nuit passe à travers tous les murs, la poésie à travers toutes les consciences. Ce qui réunit les quatre écrivains qui ont composé cet étrange "farouch incarnat", c'est le regret que la civilisation moderne telle que l'a faite l'Europe d'aujourd'hui ait insituté et consacré le divorce de la conscience et de l'âme. Plus la conscience règne en souveraine, plus s'appauvrit et s'étiole cette petite chose si faible et qui crie en nous si fort, l'âme.

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