Marc Pautrel a étudié à Bordeaux et vécu dans de nombreuses résidences littéraires. Il situe l'action de son roman dans les Landes, entre les bords de mer sabloneux et l'humidité de l'Adour qui s'écoule le long des berges de Dax.
"Orpheline" est écrit à l'indicatif qui rend l'immédiateté, la sécheresse de l'instant présent, la poésie de la fulgurance dans un roman court et intense.
L'auteur regarde son héroïne respirer, voyager, s'enflammer ou s'éclipser. C'est une femme libre de ses sentiments et de ses mouvements. Une femme folle, moderne qui n'appartient qu'à l'instant présent et sur laquelle tout semble glisser.
Mais se libère t on jamais de tout ?
Elle parle. Elle n'est que mots. Sous sa solarité, elle n'est que douleur de l'abandon de sa mère...que chaque instant de sa vie, chaque rencontre avec un homme lui fait revivre. L'auteur ausculte d'une manière quasi chirurgicale la souffrance de son héroïne tyrannisée par son enfance déchirée.
"Orpheline", au travers de la bipolarité, parle d'une vieillesse qui se profile inexorablement avec la mort au bout, cette mort qui lui permettra de retrouver la mère humide de son séjour dans l'eau, au bord de l'Adour....
C'est une fin que je n'aurais pu imaginer autrement...