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Passion Lyre
6 décembre 2015

Le crime du Comte Neville - Amélie Nothomb

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Le crime du Comte Neville" d'Amélie Nothomb, publié chez Albin Michel.

Extrait : Neville préféra se rendre à la librairie du village. Sur le catalogue Folio, il repéra le titre d'Oscar Wilde : Le crime de lord Arthur Savile. Le libraire en possédait un exemplaire. De retour chez lui, Henri s'isola avec le livre qu'il dévora. Dans sa jeunesse, il l'avait lu avec hilarité : il comprenait à présent la gravité de cette affaire.

Sur le point d'épouser la belle Sybil dont il était éperdumment amoureux, lord Arthur Savile lors d'une soirée à Londres se fit lire les lignes de la main par un chiromancien renommé qui lui annonça qu'il allait commettre un crime. En proie au désespoir, lord Arthur erra toute la nuit avant d'ajourner son mariage. Il lui fallait se débarrasser de la sale besogne avant d'unir son destin avec celle qu'il aime. On ne racontera pas ici les péripéties de ce noble anglais, pris entre les exigences contraires du devoir, de l'étiquette et de l'amour afin de préserver le plaisir de lecture des intéressés que l'on espère nombreux.

"Et dire que j'ai ri de ce pauvre lord Arthur" songea Neville en refermant le livre. "En plus, mon cas est mille fois pire que le sien. Lui apprend seulement qu'il va devoir tuer quelqu'un. Ce qui peut arrvier à n'importe qui, par accident ou pour mille autres raisons très défendables. Moi, je vais tuer un invité pendant la réception que je donne !".

Mon commentaire : Amélie Nothomb croque avec délice et causticité la petite noblesse belge où le comble de l'impair est de faillir au paraitre plus que la perspective de la prison pour crime. Le Comte est tombé sous l'influence d'une voyante et de ses prédictions dramatiques : Monsieur commettra un meurtre au cours de la réception annuelle et incontournable dans ce microcosme, sur la personne d'un invité. Mais quel invité ? Se référant rapidement à Oscar Wilde et son "Crime de lord Arthur Savile", avec la même élégance et légèreté apparente, elle esquisse à la manière des romans policiers britanniques d'un XXème siècle surannée, des travers humains extrèmement contemporains comme l'éducation, la vie de couple, la culpabilité, la foi...

Belle lecture à tous

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