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Passion Lyre
28 février 2016

Métal - Janis Jonevs

Je vais vous présenter aujourd'hui "Metal" de Janis Jonevs, traduit du letton par Nicolas Auzanneau et publié aux éditions Gaïa à Montfort-en-Chalosse. Cette maison d'édition, fondée au début des années 90, s'est donné pour mission de faire connaitre la littérature scandinave en France, puis la littérature francophone et celle d'Europe Centrale avec les Pays Baltes. Le titre est paru en 2013 en version originale sous le nom "Jelgava '94", aux éditions Mansards à Riga. J'ai eu le plaisir d'écouter quelques échanges entre Janis Jonevs et Serge Airoldi, écrivain journaliste, à la Bibliothèque municipale de Dax, sous le patronnage d'ECLA.

Extrait : "...J'aspirai à être authentifié comme relevant de la deuxième catégorie, celle qui réunissait les jeunes gens aux cheveux longs arborant un éventail d'attributs caractéristiques : vestes en cuir, longs manteaux, bracelets métalliques. Ils avaient l'air plus authentiques que ceux de Jelgava. Chacun avait sur son tee-shirt un de ces noms auréolés de gloire : Amorphis, Slayer, Cannibale Corpse ou même Mayhum ou Burzum, le trip de barge. Et des tignasses, des tignasses de folie ! Un des mecs avait même carrément la barbe, genre la barbe la plus longue que j'ai jamais vue de ma vie, qui se fondait dans sa chevelure comme emportée par un seul et même courant. Elle symbolisait toute une approche philosophique de l'Etre et l'exil intérieur du rebelle. Tous ces gens là relevaient d'une manière ou d'une autre de l'entrée "Métalleux" de l'encyclopédie."

Mon commentaire : "Métal" est le roman d'une génération, celle née dans les années 80, qui a vécu son adolescence sur fond de chute du mur de Berlin et de l'effondrement du monde soviétique. Elle découvre une forme de liberté au travers d'une culture musicale déjà existante en Lettonie : le metal, qui lui permet d'évacuer tous les possibles qui s'offrent à elle, d'une manière un peu encombrante certes, avec ce sentiment qui transparaît, que tout est joué, tout est vain, semblable au No Futur d'un autre courant musical.

Avec des pointes d'humour, parfois d'autodérision, ce roman est l'histoire universelle de l'adolescence qui tout en se rebellant en apparence, ne cherche qu'une chose : intégrer un groupe en adoptant ses codes.

Belle lecture à tous

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