C'est cette image avec ces quelques mots ô combien vécus, revécus et survécus qui a accroché mon attention sur Facebook ... Vais je l'acheter ?...Ou pas ?... Enième production sur l'amour de soi ? l'acception de ses imperfections ? la beauté intérieure ? etc etc....PAS DU TOUT !!!! OUF !!!! Ce gimmick d'une société dont seules les apparences sont lois, est peu à peu mis à mal avec le vacillement des certitudes "confortables" de Marguerite au contact d'un ancien chef d'état à la mémoire embrouillée...ou pas .... d'une mère qui refuse de vieillir, classique ... mais pas que ...d'une relation amoureuse hygiénique ( le père de ses enfants n'est pas un queutard ... la pauvre ... ).... ou pas ... d'un amant partagé avec sa mère.... des certitudes politiques tièdes et très floues ... des copines caricatures des nôtres ....
Ce livre est une véritable gourmandise caustique ! Le portrait de l'ancien chef d'état qui rappelle les facettes truculentes de personnages croisés ces denières années - entre celui qui appelle la Première Dame de France "maman" et l'amant supposé d'une princesse britannique matinés d'un président du FMI lubrique - Tous les travers d'une vie politique à la française sont passés au crible d'un humour décapant ...et jouissif. Petite mention particulière pour le flic qui me rappelle un ami ...
Quatrième de couverture : "Marguerite a un mec mais pas de libido, une mère mais plus de père, et rêve d'une vie de famille. Lorsqu'on lui propose d'aider un ancien président de la République à rédiger ses mémoires, elle accepte - elle ne sait pas dire non. Alors, sa réalité et la réalité prennent leurs distances, peu aidées par l'irruption d'un flic qui enquête en secret sur les liens entre une trentaine d'assassinats politiques"
Plus sérieusement, en filigrane, Edward Larher pose la question existentielle de l'éloignement de soi, du refus de vivre l'instant présent en se refugiant dans le virtuel avec les perversions que l'on connait, du manque d'intérêt et peut être de courage pour la chose publique...
Extrait : "Quand Fanny et Sidonie parlent cul,elle décroche. Ce domaine des relations humaines ne l'intéresse pas. Et on ne peut pas dire que son mec l'aide à se passionner pour la question. Tant mieux. Leur amour est sain, simple, pas une de ces histoires passionnelles dans lesquelles Sidonie s'embringue sans arrêt et ressort cabossée. Marguerite a envie de le leur dire, à ses copines, que ni Jonas ni elle n'est très porté sur la chose. Elle a été voir sur internet, ça existe les humains sans libido. On les appelle les asexuels. Ils ont créé des associations pour trouver la force d'assumer, qu'on cesse de les considérer comme des malades. Elle a envie d'assumer et de ne plus faire semblant. Elle se sent parfaitement normale. Elle est heureuse que le père de ses enfants ne soit pas un queutard"
Je vous souhaite autant de plaisir que j'en ai eu ....et la même émotion à lire la page de remerciements .... Ce livre refermé a alors eu pour moi un autre poids dans mes mains et dans mon coeur....
Belle lecture à tous