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Passion Lyre
31 mai 2016

Une femme blessée - Marina Carrère d'Encausse

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J'ai pris ce livre dans ma bibliothèque tournante, sans trop savoir ce que j'allais y découvrir, ce que je souhaitais y trouver... Au milieu d'une pile de best sellers à la lecture facile et de romans "historiques". Les premiers mots m'ont littéralement captivée par leur pouvoir d'évocation mais aussi par le sentiment de voir un véritable reportage sur ces femmes si dignes, si courageuses ...

"Il est 15h. Le soleil est au plus haut. Il fait chaud, l'air est étouffant. La rue est bruyante, la poussière est omniprésente. A l'intérieur de l'hôpital, le calme n'en est que plus remarquable. Les stores baissés tamisent la lumière, il fait bon. Un havre de paix, en quelque sorte...On pourrait le penser si, dehors, il n'y avait l'enfer de la guerre. Cela fait près de trente ans déjà que le pays, hommes, femmes, enfants subissent l'horreur, la peur, la violence. Pourtant, l'horreur s'étend jusque dans les chambres de l'hôpital. On perçoit des gémissements . Pas de cris - les malades sont plutôt courageux, dignes -, mais des plaintes sourdes. Et puis, il règne une odeur fade, douceâtre, une odeur de pourri. C'est celle des corps grièvement brûlés. On a beau tout faire pour couvrir cette odeur - le sol vient d'être nettoyé, un chariot rempli de produits détergents et antiseptiques est parqué dans le hall -, elle est là, lancinante, elle s'infiltre dans les narines, occupe le terrain. C'est un hôpital de brûlés, peut-être la pire des blessures que le corps et l'esprit puissent endurer. Et ici, ce sont les femmes qui souffrent..."

Tout semble n'être que violence extrème autour de ce crime d'honneur ... Même et surtout le silence... Silence des proches englués dans une tradition terrible et dont ils ont perdu le sens ... Solitude de la femme ...et de sa fille.... Une mère croisée dans les couloirs de l'hôpital qui porte sa douleur ultime .... une rencontre avec l'autre, avec soi comme un miroir .... et peu à peu renaitre ... autre .... 

Marina Carrère d'Encausse restitue avec passion le sort funeste de ces femmes soumises à une tradition qui ne leur laisse que peu de place. Ce livre est écrit comme un roman mais se lit en deuxième lecture comme un véritable reportage....La fin m'a surprise car elle aborde des notions qui me semblaient incompatibles comme le pardon, ou l'apprentissage du respect...

Quatrième de couverture : "Fatimah vit au Kurdistan irakien avec son mari, ses enfants et sa belle-famille. Un jour, elle est amenée à l'hôpital de Souleymanieh, très grièvement brûlée - soi-disant victime d'un accident domestique. Tandis que Fatimah lutte pour vivre malgré ses blessures, la vie dans son village s'organise sans elle. A tel point qu'il semble qu'elle n'ait jamais existé. Seule sa fille aînée continue à évoquer son souvenir.

Que va devenir Fatimah ? Que s'est il passé le jour de l'"accident"? Quels mystères planent sur cette femme ?"

Belle lecture à tous ...

 

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