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Passion Lyre
10 octobre 2016

La grande Villa - Laurence Vilaine

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Je vais vous présenter aujourd'hui "La grande Villa" de Laurence Vilaine, publié aux éditions Gaïa à Montfort en Chalosse, dans les Landes. J'ai pris ce petit livre si léger comme un nouveau-né, sans à-priori, sans idées toutes faites par des critiques grands connaisseurs du processus d'écriture.

Quatrième de couverture : «J'aurais pu me douter qu'en revenant je t'aurais trouvé là. Sans réfléchir, j'ai levé la poignée au lieu de la pousser vers le bas, c est drôle, ma main avait gardé la mémoire de son installation à l envers. Dans l escalier, sur la première marche, les deux tomettes descellées ont fait leur bruit d'assiettes. C'était il y a cinq mois et quelques poussières, dans la lumière de l'hiver.»

La première fois dans la Grande Villa, c était comme si je la connaissais depuis toujours. La deuxième, c était après la mort de mon père.

Extrait : "Es tu aller regarder par la fenêtre, de la cuisine ou du salon, de la cuisine et du salon, en faisant les cent pas, face au ciel, aux toits, au jardin, au brouillard, au noir complet - je ne sais pas - j'ai entendu la solitude se répandre comme une coulée de lave à l'intérieur de toi et tapisser toutes les parois, un ciment épais qui ne laisse pas une bulle d'air, qui colmate et qui calfate. Pour la première fois, j'ai ressenti que tu étais mortel, oui, pour la première fois, à cause de cette coulée-là, que je n'arrèterais pas. "

Mon commentaire : Laurence Vilaine termine en remerciant notamment Hubert Haddad, magnifique conteur que je vous ai déjà présenté. Je suis entrée avec l'auteur dans cette maison inconnue pour moi et pourtant si familière, cette maison aux parfums d'enfance, d'insouciance. Cette maison si pleine de l'absent jamais nommé, où la lumière même a une odeur. Où la tomette claque doucement sous le pied qui ne veut pas l'éviter. Où l'air est si plein des orages et des soleils passés. Chaque pièce, chaque mur, chaque porte retiennent une ombre, un parfum, une parole de celui qui n'est plus.

Ce texte, cette presque lettre d'au revoir, dit l'amour de l'auteur pour celui qui remplissait si fort sa vie, une souffrance du vide définitif, de celui absent de son corps bien avant la mort, qu'elle essaie de noyer au plus profond d'elle-même en nageant de longues heures car les mots ne suffisent plus. Je l'ai lu comme une magnifique déclaration d'amour qu'elle referme avec la porte en partant doucement.

Belle lecture à tous ...

 

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