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Passion Lyre
11 août 2021

Deacon King Kong - James McBride

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Deacon King Kong" de James McBriden publié chez Gallmeister, magnifique maison d'édition qui depuis plus de 15 ans, nous transmet sa passion des grands espaces d'une Amérique plurielle, pétrie de contradictions. Gallmeister est la seule maison francaise exclusivement dédiée à la littérature nord américaine, portant au travers de portraits saillants, un regard critique sur l'American way of life.

Quatrième de couverture : C'est officiel : le vieux Sportcoat a pété les plombs comme ça, en plein jour et devant tout le monde. Personne ne sait pourquoi ce diacre râleur, adepte du "King Kong", le tord-boyaux local, a tenté de descendre sans sommation le pire dealer du quartier. Mais il faut dire que la fin des années 1960 est une époque d'effervescence à New York, et que le développement du trafic de stupéfiants n'est pas la moindre des causes d'agitation. Afro-Américains, latinos, mafieux locaux, paroissiens de l'église des Five Ends, flics du secteur : tout le quartier est affecté par ce nouveau fléau aux conséquences imprévisibles.

Mon commentaire : Avec une plume puissante, James McBride pose le décor d'un Brooklyn au bord de l'implosion à la fin des années 60, dans un quartier qui a vu se succéder plusieurs communautés depuis les italiens jusqu'aux afro-américains. L'héroine commence à se propager et va bouleverser en profondeur le visage de l'Amérique et des quartiers pauvres de New York, ainsi que le fonctionnement de la pègre. J'ai aimé cette écriture puissante et inventive qui vous emporte dans un tourbillon d'énergies. Je ne peux pas ne pas évoquer ce véritable exercice de bravoure littéraire qu'est la description de l'invasion des fourmis venues du Brésil dans une boite  à déjeuner, préparée par une ex épouse vengeresse et qui submerge les immeubles du quartier de Cause District chaque année sans qu'on puisse en découvrir la raison. L'auteur a une grande tendresse envers tous ces personnages où aucun n'est totalement noir ni totalement blanc mais tour à tour pathétique, désabusé ou enthousiaste. Il parle d'une communauté où l'espoir semble avoir disparu depuis longtemps mais où pourtant parfois, une bouffée d'intensité surgit des tripes et du coeur. Il donne la parole à tous et à chacun dans un foisonnement d'idées et de point de vues maniant avec dextérité la digression. "Deacon King Kong" est un roman noir à l'écriture truculente et jouissive. Je me suis surprise à sourire plusieurs fois malgré le contexte dramatique. James McBride propose une réflexion, par delà les clivages des communautés, sur la capacité de chaque être humain à transcender sa condition. Il commence par ces mots : Pour les enfants de Dieu - tous, sans exception ...

Belle lecture à tous

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