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Passion Lyre
28 février 2022

Premier sang - Amelie Nothomb

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Premier sang" d'Amélie Nothomb, publié chez Albin Michel et prix Renaudot 2021.

"Premier sang" est un roman émouvant, très personnel et fascinant à la fois dans l'exercice littéraire du "je" d'Amélie Nothomb qui se substitue au "je" de son père, tel un nous fusionné. Patrick Nothomb vit, croit il, ses derniers instants, à l'âge de 28 ans, le 5 août 1964, lors d'une des plus grandes prises d'otages du monde contemporain à Stanleyville ( future Kisangani en République Démocratique du Congo ). C'est l'occasion d'une relecture de sa vie qui démarre dans ses plus anciens souvenirs, avec cette mère adorée, drapée dans son trop jeune deuil et qui n'apporte pas au petit garçon l'amour tant attendu. Puis il découvre à l'âge de 6 ans, la branche paternelle.

Amélie Nothomb révêle ainsi l'esprit de classe de son arrière grand-père, Pierre Nothomb, poète et homme politique conservateur, et la vie qui'il faisait mener aux siens dans le cadre du Pont d'Oye. Patrick y découvre une vie de privation, sous la houlette d'un grand-père à mille lieux des considérations matérielles de son temps. Fantasque famille Nothomb qui compte une ribambelle d'enfants dans un domaine où Patrick part en vacances; un univers à la Tim Burton, avec certains personnages extravagants, hors de la réalité, où il garde et développe une extraordinaire faculté d'émerveillement, même dans l'adversité.

Ce "Premier sang", ce sont toutes ces premières fois qui nous font grandir, nous déflorent pour accéder à l'étape suivante de notre chemin de vie. Ces mots parlent de filiation, de racines, d'absence, de construction. J'ai aimé cette audace et cet humour toujours très présents dans les romans d'Amélie Nothomb, mais cette fois ci avec plus de retenue, peut être parce que plus personnel. J'ai aimé cette écriture élégante et érudite, dans cette fine étude psychologique d'un monde qui disparait.

Elle écrit ces mots ultimes qui ont une étrange résonnance aujourd'hui : " Il ne faut pas sous-estimer leur rage de survivre".

Belle lecture à tous ...

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