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Passion Lyre
20 mars 2016

La Léda sans cygne - Gabriele D'Annuzion

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Je vais vous présenter aujourd'hui "La Léda sans cygne"  de Gabriele D'Annunzio, édité par Le Festin à Bordeaux.Voici ce que laisse entrevoir l'éditeur :

Quatrième de couverture : Alors qu'il assiste à un concert à Arcachon, Desiderio Moriar est captivé par l'apparition soudaine d'une femme étonnamment belle et envoûtante. Arpentant les allées voluptueuses de la Ville d'Hiver, il n'a alors de cesse de retrouver le sillage de cette insaisissable silhouette qu'il associe à la Léda de la mythologie classique. Dans ce court roman que Gabirele D'Annunzio composa lors de son exil atlantique au début du siècle dernier, la Ville d'Hiver de vient le théâtre inquiétant de la quête d'un amour impossible. La prose foisonnante du maître italien se révèle aussi profonde et mystérieuse que la lande environnante. Car tout autant que l'intrigue, c'est le décor intime de cette apologie intemporelle de la passion qui tient un rôle clé : Arcachon fin de siècle se dresse superbement telle une ville de carton pâte au charme suranné, avec ses chalets d'opérette, ses plages galantes où rodent les artistes en quête de notoriété, les gens du monde qui viennent soigner leurs maladies de coeur et de corps, et les gens du demi-monde singeant la respectabilité.

Mon commentaire : J'ai aimé glisser sur les mots de Gabriele D'Annunzio dans l'ambiance surranée de la Belle Epoque. La passion exprimée est intemporelle mais l'image suggérée est légèrement voilée comme une photo sépia de ce qui a été et qui n'est plus. Mention spéciale pour la postface de Xavier Rosan qui restitueavec une précision poétique le parcours de l'auteur. J'ai choisi de vous lire cet extrait qui transpire du désespoir d'une passion qui n'est plus partagée.

Extrait : "Je donnai un coup d'épaule, mais le portail résista.

A l'humidité, le bois neuf s'était gonflé et la peinture fraiche avait soudé les joints. Plusieurs fois je tentai de forcer la porte, mais inutilement. Les bulles de résine, écrasées, m'engluaient les doigts.

- Il faut appeler les domestiques, conseillai-je, essayant de rire, comme il convenait.

- Non, non ! fit-elle, impatiente, éperdue, avec une voix que les larmes étouffaient déjà et en s'agrippant de nouveau aux barreaux. Essaye ! Essaye encore !

J'essayai. Ses mains repassèrent entre les lattes, et me palpèrent le visage avec égarement.

- Qu'a-tu fait ? Qu'as-tu fait ?

La pluie redoublait, crépitait. Le hibou ne cessait de gémir. Toute la Lande semblait oppressée par une angoisse inexplicable.

Et l'amour sanglota, comme si, contre ce bois encore sensible, je l'eusse cloué, flagellé."

Belle lecture à tous ...

 

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