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Passion Lyre
4 janvier 2021

Les passeurs de livres de Daraya, une bibliothèque secrète en Syrie - Delphine Minoui

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Les passeurs de livres de Daraya, une bibliothèque secrète en Syrie" de Delphine Minoui que j'ai lu dans la collection Points Récit. Delphine Minoui est reporter dans le monde arabo-musulman depuis plus de vingt ans.

Quatrième de couverture : Bachar al-Assad s'était juré de les enterrer vivants, d'ensevelir leur ville et leurs espoirs. Daraya, un des berceaux du printemps syrien de 2011, à sept kilomètres de Damas, est devenu un tombeau à ciel ouvert. Mais sous les bombes, les derniers insoumis assiégés ont bâti une forteresse de papier pour résister : pendant quatre années de blocus, Ahmad, Shadi, Hussam ou Omar ont exhumé des milliers d'ouvrages ensevelis sous les décombres de la ville et les ont rassemblés dans une bibliothèque secrète, calfeutrée dans un sous-sol. Au cœur du chaos, un refuge où la parole circule, contre les atrocités, l'absurde, l'oubli...

Mon commentaire : "Les passeurs de livres de Daraya" est un magnifique et terrible reportage sur la folie des hommes mais où, in fine, les mots ont plus de force que les armes. L'écriture de Delphine Minoui oscille entre documentaire et conte poétique sur la capacité des hommes à transcender l'horreur grâce à l'héritage culturel. Ce livre témoigne de la force de la littérature, là où tout n'est plus que ruine. Il y a dans le coeur de ces hommes une volonté extraordinaire de résister en sauvegardant la culture, en créant un bunker de livres comme une armure contre le régime de Bachar al-Assad : "ces livres, leurs armes d'instruction massive" écrit-elle. Chaque livre sauvegardé est une faille dans le conflit qui fait rage, véritable rempart contre l'obscurantisme, donnant ainsi toute sa force à la plus importante des libertés : la liberté de penser.

Extrait : Istanbul, 15 octobre 2015

L'image est singulière. Un cliché énigmatique, sans trace de sang ni de balles, échappé de l'enfer syrien. Deux hommes de profil, entourés de murs de livres. Le premier se penche sur un ouvrage, ouvert en son milieu. Le second sonde des yeux une étagère. Ils sont jeunes, la vingtaine, veston de sport jeté sur les épaules pour l'un d'eux, une casquette vissée sur la tête pour l'autre. Dans ce huis-clos sans fenêtre, la lumière artificielle qui balaie leur visage accentue l'incongruité de la scène. Comme une fragile respiration dans les interstices de la guerre ...

Belle lecture à tous ...

 

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