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Passion Lyre
14 novembre 2022

Que reviennent ceux qui sont loin - Pierre Adrian

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Je vais vous présenter "Que reviennent ceux qui sont loin" de Pierre Adrian, publié chez Gallimard.

Quatrième de couverture"Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie."Après de longues années d'absence, un jeune homme retourne dans la grande maison familiale. Dans ce décor de toujours, au contact d'un petit cousin qui lui ressemble, entre les après-midi à la plage et les fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé.

Mon commentaire : Jolie chronique nostalgique d'un été en pente douce qui commence dans la belle lumière d'août pour finir dans l'obscurité, ce roman évoque avec beaucoup de délicatesse la bascule de l'enfance à l'âge adulte. Le nouveau roman de Pierre Adrian raconte les retrouvailles d'un trentenaire célibataire avec "la grande maison" de ses vacances. Celle où en très nombreuse famille, il a passé tous ses mois d'août d'enfance et d'adolescence. Après dix ans d'absence, à errer sans se décider entre rester adolescent et devenir adulte, il se sent bizarrement mal à l'aise d'y retourner. Taraudé par une sorte d'infidélité coupable avec cette perception aigüe d'avoir laissé le temps passer sans aucune possibilité de retour. Le grand-père est mort, la grand-mère presque centenaire. Les oncles et les tantes ont vieilli, les cousins, les cousines ont maintenant des enfants qui le connaissent à peine. Peu à peu, il s'accorde une place dans cette maison du mois d'aoüt, symbole de vie et de ce lien familial si fort et si ténu à la fois, en trouvant un écho de lui-même en Jean, encore enfant, comme une passerelle entre deux générations. Pierre Adrian dessine si bien avec une maitrise de la langue française comme un Jean-René Huguenin qui aurait eu le temps de mûrir, certains disent Proust, ce passage si délicat, si fragile de point de non-retour entre l'enfance et la maturité. Il reprend en exergue ces mots de César Pavese dans "Le métier de vivre" :

"Ils ont disparu, ils sont dispersés, ils sont morts. Ils ne reviendront jamais plus. Et alors nous cherchons autour de nous, désespérés, nous cherchons à reconstituer ce cadre, ce petit monde qui nous ignorait mais qui nous aimait et devait être étonné par nous. Mais il n'existe plus."

Belle lecture à tous ...

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