Mortelle canicule - Jean-François Pasques

Je viens de découvrir une très jolie maison d'édition, "Lajouanie", grâce à "Mortelle canicule" de Jean-François Pasques. L'une des accroches de la ligne éditoriale est  "roman policier mais pas que", très bien illustrée par ce roman de facture classique au premier abord. Tous les ingrédients sont réunis pour pour tenir en haleine jusqu'au dernier mot : des gentils, des méchants, un meurtre, des amours contrariées, des compromissions, de la lâcheté, de la haine, du pouvoir exarcébé, une athmosphère qui en rappelle d'autres ... L'éditeur écrit d'ailleurs que "Mortelle canicule" est une formidable plongée au coeur de la police judiciaire et de la médecine légale avec des accents simenoniens ... Et puis il y a autre chose ... Une autre musique ... Un "plus" imperceptible qui place l'écriture sur un autre niveau, à la croisée du roman policier et du roman réaliste ( une définition du roman noir ?) ... Jean-François Pasques a le talent de mettre à nue une âme humaine, torturée et désespérée, engluée dans ses contradictions. Il décrit d'une manière acérée, au travers de deux personnages condamnés à la solitude absolue, l'enfermement psychologique qu'entraînent les passions destructrices ... Comme si la souffrance était le seul chemin pour atteindre le paradis ... Comme un écho de Dostoïevski définissant une certaine âme russe...

Quatrième de couverture : Eté 2003. La canicule fait rage dans Paris. Des températures supérieures à 40°C sont atteintes. La surmortalité explose, on réquisitionne un hangar réfrigéré à Rungis afin d'y entreposer les dépouilles. Plus de quinze mille décès seront attribués à cette vague de chaleur. Le commandant Delestran est chargé d'accueillir la fraîchement diplômée Victoire Beaumont. Il emmène la jeune lieutenant à l'Institut médico-légal de Paris, où les légistes sont littéralement débordés par la situation sanitaire. Là, alors qu'un médecin entrouvre un sac à corps, l'officier renifle une odeur caractéristique. Il en est certain : la jeune femme dont le corps sans vie vient d'arriver à la morgue n'est pas morte d'un coup de chaleur.

Belle lecture à tous ...