Le seul témoin - Jean François Pasques

Je vais vous présenter aujourd'hui "Le seul témoin" de Jean-François Pasques, publié aux éditions Lajouanie.

Quatrième de couverture : Pierre Morland, médecin français exilé volontaire en Sibérie, vis tranquillement isolé de tous et de tout dans sa cabane, aux bords du lac Baïkal. Deux individus débarquent et somment le toubib d'être témoin de leur duel. Les combattants s'entretuent, reste le seul témoin que les services secrets et la police vont s'acharner à réduire au silence. L'immensité de la Sibérie, une température terrifiante, une solitude recherchée, une nature magnifiée, une ode à la tranquillité et à la ... vodka : Sylvain Tesson n'est pas loin. Le système policier et politique de la Russie de Poutine vu par un policier français, russophile invétéré. Où l’on découvre que si l’URSS c’est du passé, le système concentrationnaire et policier reste peu ou prou le même.  Des descriptions incroyables, saisissantes : Le système carcéral russe, les fameux hôpitaux psychiatriques, la vodka, l’immensité des steppes, la chaleur des rares habitants, la froideur des derniers supports d’un système policier en fin de course nostalgiques de l’ex-URSS.

Mon commentaire : Je viens à peine de refermer ce livre et une part de moi reste encore quelque part loin sur une immensité révée de blancheur et de silence, deux sensations qui mettent en relief plus que tout autre, la profondeur parfois très sombre de l'âme humaine. Pour paraphraser la ligne éditoriale, c'est un roman policier mais pas que ... Il y est fait référence à Sylvain Tesson, écrivain contemporain en quête constante de sens. Pierre Morland, médecin légiste exilé volontaire en Sibérie, cherche l'appaisement dans l'effacement, dans un paysage virginal et hostile, contraste puissant mettant en exergue les paradoxes de l'âme russe. Jean François Pasques s'appuie sur un contexte politique, économique et social très documenté et maitrisé qui lui permet ainsi de construire une histoire qui se rapproche du docufiction.

Extrait :Il se retourna vers les corps inanimés. Le flou se dissipa. Il y avait quelque chose à faire. Il prit sa décision, guidé non par l'intérêt personnel mais par un enjeu supérieur. Et peu lui importait que cette décision puisse le mener, peut être, jusqu'au sacrifice. Cétait bien là le mystère de l'âme russe : le triomphe du sentiment sur la raison.

Mon commentaire : Ce livre refermé est plus lourd des moments partagés, avec une envie irrépréssible de contrastes ... peut être une sensation infime de cette âme russe ... Belle lecture à tous ...