L'enfant-rien - Nathalie Hug

Je vais vous présenter aujourd'hui "L'enfant-rien" de Nathalie Hug que j'ai lu en Livre de poche.

Quatrième de couverture : Petit garçon étrange, Adrien guette chaque semaine l'arrivée du père de sa demi-sœur, dans l'espoir de recueillir un regard, une parole ou un geste tendre. S'il rêve d'un papa, Adrien veut surtout percer le secret de sa naissance, secret qu'il croit enfermé dans une boîte rouge, cachée hors de sa portée. Le jour où sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en « tas-de-fraises-à-la-crème », la possibilité d'une vie différente s'ouvre à lui. Mais Adrien, l'enfant-rien, peut-il vraiment trouver sa place dans une famille qui n'est pas la sienne ?

Mon commentaire : "L'enfant-rien" est un livre étonnant et troublant, par le parti pris de l'auteur. Je l'ai lu d'une traite, happée par le maëlstrom de senstions intenses et contradictoires. On oscille sans repos entre cauchemar et rêve. Y a t il maltraitance ? abandon ? ou autre chose que nous ne pouvons imaginer? Il y a une forme de poésie désespérée dans ce premier roman qui sait créer ce sentiment cruel et fascinant que l'on appelle le remords :" Je m'appelle Adrien. Dans Adrien il y a rien". La fin est belle et dure. La mère, en prenant une terrible décision pour garder un homme qui ne cessait de partir, s'est condamnée sans possibilité de retour à la solitude et l'effacement. Nathalie Hug met à nu la souffrance à l'état brut d'une femme qui en ne se rêvant que femme d'un homme, a trahi sa propre humanité.

Extrait : Aussi loin que je m'en souvienne, je l'attendais assis, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes et le dos appuyé contre la porte du placard. Je comptais jusqu'à vingt, j'entendais le ronron nement de l'ascenseur six étages en dessous et le clic des vieux boutons noirs quand il appuyait dessus. Enfin, je guettais le grincement des portes, juste à côté de la nôtre, celle qui allait s'ouvrir, à quelques centimètres de mes genoux, de ma tête, de mon cœur, quand il aurait sonné un coup et que ma mère se serait précipitée pour l'accueillir.

Belle lecture à tous