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Passion Lyre
14 décembre 2021

Darktown - Thomas Mullen

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Darktown" de Thomas Mullen, publié par Payot-Rivages, dans la collection Rivages Noir, et traduit de l'anglais américain par Anne-Marie Carrière.

Quatrième de couverture : Atlanta. Le département de police de la ville est contraint de recruter ses premiers agents noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l'Amérique de Jim Crow, un "officier nègre" n'a le droit ,ni d'arréter un suspect, ni de conduire une voiture, ni de mettre les pieds dans les locaux de la police blanche. Quand le cadavre d'une femme noire est retrouvé sur un dépotoir, Boggs et Smith décident de mener une enquête officieuse. Alors que leur tête est mise à prix, il faudra dénouer un écheveau d'intrigues mêlant trafics d'alcool, prostitution, Klu Klux Klan et corruptions.

Mon commentaire : J'ai lu ce polar terrible et révoltant, qui révèle un aspect méconnu de l'histoire de l'Amérique ségregationniste d'après-guerre, à l'aune de l'affaire Georges Floyd. Thomas Mullen raconte dans le JDD du 17/10/2018 : Ces premiers policiers noirs travaillaient dans des conditions insultantes. Ils patrouillaient seulement dans les quartiers noirs, n'avaient pas le droit de conduire les voitures de fonction, n'avaient même pas l'autorisation d'utiliser le Quartier Général de la police ( le chef et le maire avaient la hantise que les policiers blancs et racistes attaquent ces nouveaux venus dans les rangs des forces de l'ordre). Aussi incroyable que cela puisse paraitre, ils n'avaient pas davantage l'autorisation d'arréter les blancs. Il fallait qu'ils en appellent un afin que ce dernier puisse effectuer l'arrestation. C'étaient vraiment des hommes de seconde zone, des "sous-citoyens". A cette époque, le magazine américain Newsweek estimait qu'un quart des policiers d'Atlanta étaient en fait des membres du KKK.

Thomas Mullen reprend en exergue un extrait d'un discours prononcé en 1977 par Willard Strickland, retraité, l'un des huit premiers policiers afro-américains recrutés par la police d'Atlanta en 1948 : "j'avoue qu'il ne m'a pas été facile de lever la main droite et de déclarer : "Moi, Willard Strickland, nègre, je jure solennellement d'exercer les fonctions d'un policier nègre."

Belle lecture à tous ...

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