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Passion Lyre
3 janvier 2022

Âme brisée - Akira Mizubayashi

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Je vais vous présenter aujourd'hui "Âme brisée" de Akira Mizubayashi, publié chez Folio.

Quatrième de couverture"Rei éprouva comme une brûlure d'estomac, une chaleur acide, à la fois intense et diffuse, qui vous monte à la gorge. Un énorme bloc d'émotions glacées se mettait à fondre peu à peu sous l'effet de cette chaleur intérieure dormante. Le temps se défossilisait, recommençait à trembler."Tokyo, 1938. En pleine guerre entre le Japon et la Chine, quatre violonistes amateurs se réunissent régulièrement pour répéter. Un jour, ils sont interrompus par des soldats, soupçonnés de comploter contre le pays. Caché dans une armoire, Rei assiste à l'arrestation de son père. Cet événement constitue pour lui la blessure première qui déterminera son destin... Mais le passé peut-il être réparé ?

Mon commentaire : J'ai replongé avec délices dans l'écriture japonaise, si raffinée, pour dire l'horreur et la beauté de la nature humaine. "Âme brisée" est la quête d'une vie, celle d'un petit garçon qui assiste, caché, à la disparition de son père, symbolisée par l'acharnement d'un soldat à détruire son violon, et par le geste salvateur d'un de ces supérieurs, qui dépose aux pieds de l'enfant les restes de l'instrument. Toute sa vie, il réparera avec délicatesse ce violon, âme de son père, et qui reprendra véritablement vie entre les mains d'une merveilleuse musicienne. Ce roman est bouleversant de tendresse et de poésie. C'est une découverte entre deux mondes : le japon et celui des luthiers, au moment de la guerre sino-japonaise jusqu'à nos jours. C'est aussi une véritable parabole sur les racines profondément ancrées en l'homme, par delà les vicissitudes de la vie, mais aussi sur la transmission, le culte des ancêtres, la mémoire, le cheminement du fils déraciné qui trouve l'apaisement au bout de la route. "Âme brisée" conte cette faculté qu'ont les hommes grâce à l'art, ici la musique et l'écriture, de pouvoir lutter contre la barbarie et retrouver une raison de vivre. Akira donne en exergue cette jolie définition de l'âme de l'instrument à cordes : petite pièce de bois interposée, dans le corps de l'instrument, entre la table et le fond, les maintenant à la bonne distance et assurant la qualité, la propagation comme l'uniformité des vibrations ...

Belle lecture à tous ...

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